Le temps qui file

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Est-ce parce qu’il y a eu un dimanche depuis que nous avons célébré le 1er août il y a déjà 6 jours qu’il nous semble que c’était hier ? Ou bien parce que cette année notre fête nationale avait un caractère particulier, avec ou sans manifestation officielle, avec ou sans ce feu traditionnel d’un majestueux tas de bois, selon la commune de notre domicile ? Avec ou sans feu d’artifice ? Le fait est que, au moment où je me mets au clavier de mon ordinateur, on est déjà jeudi d’une semaine à peine commencée. Avant-hier, en roulant à travers la campagne vaudoise j’ai, comme si je venais de me réveiller, remarqué que la plupart des champs étaient parsemés de ces énormes bottes de paille en forme de cylindres et j’ai fait cette réflexion : incroyable, ils ont déjà fait les moissons ! Je n’avais même pas vu les paysans faire les foins… Il faut dire que les conditions de la météo ont été favorables aux récoltes.

Alors un souvenir me vient à l’esprit. Au temps de mon enfance, puis de ma jeunesse, j’étais étonné puis amusé d’entendre les adultes faire entre eux cette réflexion : plus on avance en âge, plus le temps passe vite ! J’avais de la peine à imaginer ce phénomène alors que les années d’école me paraissaient interminables et l’âge de compter parmi les grands, d’apprendre un métier, me semblait si lointain. Et voilà qu’aujourd’hui c’est à mon tour de réaliser combien le temps file. Les années se comptent par dizaines. Les mois défilent on ne sait comment alors qu’autrefois, quand la vie n’était pas facile à gagner, ils paraissaient interminables en attendant le jour de la paie. C’est devant mon miroir que je constate que mes cheveux ont pris la teinte des sommets enneigés, pas seulement en hiver, et qu’il n’est plus si facile d’attacher mes souliers.

Oui, le temps file. Ce temps précieux que Dieu nous donne, en faisons-nous bon usage ? En réalité, ces journées qui font notre vie, Dieu nous les prête. Il arrive à chacun, une fois ou l’autre, de les compter. Par jeu, par curiosité. 365 jours par année de ma vie, plus le nombre de mois, de semaines, de journées. N’allons pas jusqu’à en compter les heures, les minutes et les secondes ? Ce serait fastidieux, bien que sans doute étonnant, tous ces chiffres. Mais cette vie, nous ne la recevons pas à notre naissance pour en faire une statistique, surtout pas un décompte, un bilan et encore moins un budget. Oui, vraiment, elle nous est prêtée.  En affaires, un prêt (comme un prêt hypothécaire, par exemple) se rétribue sous forme d’intérêts. Le prêt que Dieu nous fait ne se compte pas en francs ni en Euros, il se compte en amour. En amour infini, si grand qu’Il nous a même donné Son Fils unique, Jésus. Alors, la rétribution que Dieu attend de nous, c’est l’amour, rien que l’amour. L’amour du prochain. L’amour qui ne se calcule pas.

En somme, trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour, mais la plus grande d’entre elles, c’est l’amour. (1 Corinthiens 13.13)

Pierre-André Combremont